La Carte postale de Anne Berest

Dans les cartes de voeux de la nouvelle année reçues dans la boîte aux lettres, une carte postale ancienne des années 1990. Sur celle-ci, une photographie de l'opéra Garnier et quatre prénoms inscrits au dos : Ephraïm, Emma, Noémie et Jacques. Une adresse : M. Bouveris. Pas de signature. 

Qui a envoyé cette carte postale à la famille de Anne Berest ? Qui ramène à la mémoire les prénoms des grands-parents de la mère de Anne, de sa tante Noémie et de son oncle Jacques, morts à Auschwitz en 1942 ?

Sur le moment, interrogation et mystère demeurent. La carte postale est oubliée dans un tiroir. Des années après, confrontée à sa religion juive, Anne Berest décide d'enquêter et de remonter le fil de l'Histoire de sa famille maternelle. 

La Carte postale a reçu le prix Renaudot des lycéens 2021.

Résumé - impressions :

La famille Berest reçoit une carte postale dans le courrier du 6 janvier 2003 adressée à M. Bouveris. Lélia, la mère de Anne reconnaît le nom de mariage de sa mère Myriam et les quatre prénoms inscrits les uns sous les autres : Ephraïm et Emma, les parents de Myriam, Noémie, la soeur de Myriam et Jacques, le frère de Myriam. 

Vingt ans après, Anne décide de découvrir qui est l'auteur de la carte postale. Elle commence par aller voir un détective privé, Duluc Détective, qui lui conseille de voir un graphologue nommé Jésus...

Désormais, Anne n'aura de cesse de découvrir et de retracer l'histoire de ses aïeuls, la famille Rabinovitch, de leur origine russe, à leur fuite en Lettonie et en Palestine avant leur installation en France à Paris avant guerre. Ce travail déjà engagé par la mère de Anne était fait de brides de documents, d'archives mais avec des incohérences et des ellipses dans l'histoire. Patiemment, Anne, accompagnée de sa mère, regroupe, enquête, cherche, se déplace sur les lieux et se retrouve confrontée à une histoire qui débute un siècle avant.

Parallèlement, Anne se questionne sur qu'est-ce qu'être juif aujourd'hui, dans une société laïque. Peu pratiquante, elle se retrouve pourtant dans un cercle d'amis qui revendique leur religion juive. Quiproquos, ignorance des rites et des prières, son passé familial resurgit alors encore plus fortement. 

Reste l'énigme de la carte postale qui de fil en aiguille va aussi s'avérer comme une évidence : "Il ne faut pas que je les oublie, sinon il n'y aura plus personne pour se souvenir qu'ils ont existé".

Un récit poignant où le destin de toute une famille, ascendants et descendants, se retrouve impacté par la grande Histoire.