Le Vol du corbeau de Jean-Pierre Gibrat

Le 6 juin 1944 fut une date clé dans la seconde guerre mondiale puisqu'elle allait donner l'avantage aux Alliès par le débarquement des troupes américaines en Normandie. 

Jean-Pierre Gibrat s'en sert comme point de départ à son histoire, en faisant se rencontrer ce jour là Jeanne, une jeune résistante communiste et François, un Arsène Lupin de circonstance. 

Composé de deux tomes, Le Vol du corbeau est paru en 2002 et 2005. C'est la deuxième réalisation de Gibrat où il est à la fois scénariste et dessinateur.

Cette histoire est dans la même ligne que Le Sursis (1997 et 1999) et permet à Gibrat d'entrer dans les grands auteurs de la bande dessinée contemporaine.

 

Avant de faire carrière dans la bande dessinée, Gibrat s'est formé au graphisme publicitaire et en art plastique. Il commence ses premiers récits dans Pilote et les poursuit dans Charlie mensuel et Fluide glacial. En parallèle, il fournit aussi des dessins de presse à L'Evenement du jeudi, au Nouvel Observateur, à Siences et avenir, Okapi ou Je bouquine.

 

 

Résumé - Impressions :

 

Jeanne passe sa première nuit en prison. Elle a été arrêtée par la Police française. Nous somme le 6 juin 1944 à Paris. Le Commissaire lui annonce qu'elle a été dénoncée par une lettre anonyme pour marché noir. Hors à la place de saucissons et de fromage, la Police a trouvé "une musette de grenades et trois révolvers" ainsi que des faux papiers et de fausses cartes d'alimentation. Le Commissaire va-t-il la livrer aux Allemands ? Sur ce, un homme est emprisonné pour vol de bijoux et d'argent dans la même cellule que Jeanne...

 

Le Vol du corbeau place l'histoire sous la période de l'Occupation en zone urbaine (Paris). Le personnage centrale est Jeanne reconnaissable tout au long du récit grâce à son bérêt rouge. D'ailleurs, cela sera un élément clé dans le dénouement de l'histoire. Elle s'est engagée par idéal. Or, elle rencontre François qui lui semble s'intéresser seulement à ses propres affaires.

Un couple improbable se forme alors pour quitter le commissariat : l'occasion d'une rocambolesque ballade sur les toits de Paris puis en vélo-taxi avant de se terminer sur une péniche. Une opportunité pour Gibrat de dessiner Paris avec un travail sur le dessin et la couleur remarquables.

En cette période trouble, les bons et les méchants ne sont pas forcément ceux que l'on croit et des fois les actes réalisés peuvent provoquer "mille petits dégouts de soi dont le total ne fait pas un remords mais une gène obscure", une citation issue de Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand et qui permettra à Jeanne et à François de tomber les masques.

Le titre Le Vol du corbeau révèle alors tous ses sens...      

 

 

Pour aller plus loin :

 

Le Petit Goudard

La Parisienne

L'Empire sous la mer

Le Sursis

Mattéo

Jeanne et Cécile

 

 

A lire, un entretien de Gibrat sur Le Vol du corbeau sur BD Paradisio 

 

Le site de Jean-Pierre Gibrat

 

Photographie Péniche dans les écluses du Canal Saint-Martin Paris 10è arrondisssement/ Tangopaso, 2010 [domaine public]