Akkinen zone toxique

Iwan Lépingle est un dessinateur à part.

En effet, il est passionné par les mathématiques. Il a une maîtrise de math et un CAPES. Il enseigne dans un  collège à Blois.   

Au delà de son métier-passion, il aime toutes les sortes de bandes dessinées des plus classiques aux contemporaines. Il apprécie aussi la littérature, celle des grands voyageurs et celle de tradition russe.

Akkinen zone toxique (2018) ne fait pas exception à toutes ces passions. L'auteur nous entraîne dans le Grand Nord, dans un nouveau voyage énigmatique.

Résumé - impressions :

Gaspard et sa fille Tessie sont en route vers Akkinen, la ville où le père de Tessie vient d'être engagé pour un emploi. Ils vont y rejoindre Elias, le frère de Gaspard, dirigeant de la société Géotrupe, une entreprise d'exploitation des sables bitumineux. Gaspard y sera conducteur d'engins. Leur arrivée dans la ville est assez monotone. Tessie essaie de découvrir la ville à vélo. Un jour par un chemin isolé, elle arrive dans l'endroit où vit Aslak, un grand gaillard sculpteur...             

D'une situation banale, un demandeur d'emploi qui se rend sur son nouveau lieu de travail, nous basculons peu à peu dans un thriller écologique. Pekko, l'ami de Aslak, prétend que Géotrupe pollue les eaux d'un lac. Ce lanceur d'alerte a t-il raison de s'inquiéter ? Le croira t-on ? Quelques jours plus tard, Pekko disparaît mystérieusement. Akkinen zone toxique est une réflexion sur la relation homme-nature et ce que nous voulons laisser aux générations futures. Ce sandale écologique aurait-il pu être évité ? A t-on des solutions pour traiter cette pollution ? 

Akkinen aborde aussi tous les éléments qui gravitent autour de ce genre d'affaires : les pressions physiques et morales, les disparitions inquiétantes, le pouvoir de l'argent, l'impunité des puissants, l'exploitation des travailleurs. 

Face à ce sandale écologique, la relation entre Tessie et son père nous renvoie au thème des difficultés d'adolescent tout comme Gaspard et son frère Elias nous plonge dans les secrets trop bien gardés de certaines familles. L'histoire se structure petit à petit nous laissant des indices pour comprendre l'enquête menée par Tessie, Aslak et Gaspard.               

Le dessin est clair, dans des teintes monochromes oscillant entre le blanc, le noir, le gris, l'ocre et le rouge rappelant la froideur du Grand Nord mais aussi l'aquarelle, cette technique si délicate que le peintre doit savoir maîtriser s'il ne veut pas perdre son dessin. 

La sculpture-totem de Aslak, en couverture, avec un crane de renne et son assemblage hétéroclite de ferraille et d'outils sonnent comme un avertissement.