De Briques et de sang de Régis Hautière

Le Familistère, le lieu principal de cette bande dessinée existe réellement dans le département de l'Aisne. 

Son créateur se nomme Jean-Baptiste Godin, un ouvrier devenu ingénieur dans les poêles en fonte. Il a fait fortune en déposant des brevets dans le domaine du chauffage et des appareils ménagers. 

En 1846, il s'installe à Guise et fonde son usine (30 employés). En 1856, ils sont 300 ouvriers. 

Les bénéfices de l'entreprise sont alors réinvestis pour améliorer les conditions de vie des employés en s'inspirant de la pensée de Charles Fournier et de ses Phalanstères. 

En 1859, il lance le Familistère, un lieu qui rassemble logements, école, pouponnière, commerces, théâtre, jardin, piscine, usine. Le chantier durera vingt ans. Les habitants y sont propriétaires à titre collectif, l'ensemble est géré par une coopérative. Les employés de l'usine deviennent en quelque sorte "actionnaire".

Le Familistère a compté jusqu'à 1 500 habitants.    

De Briques et de sang est un scénario de Régis Hautière avec des dessins de David François (2010). C'est leur deuxième collaboration après L'Etrange affaire des corps sans vie en 2006.    

Résumé - Impressions :

Octobre 1938 à Guise. Ada écrit une lettre à son amie Claire pour lui annoncer la mort de son père. Elle profite de cette nouvelle pour se remémorer un fait survenu en 1914 et dont elle n'a jamais parlé et "comme toutes les histoires de ce genre celle que je vais te raconter commence par un crime" :

janvier 1914, Aristide Latouche, un fondeur de l'usine est retrouvé mort au Familistère. Le commissaire est déjà sur les lieux ainsi que la presse. Un journaliste de L'Humanité, Victor décide de rester plus longtemps pour s'imprégner des lieux. Il y rencontre Ada, une jeune fille qui habite le Familistère avec son père Rudolf Volsheim...    

Rapidement, l'histoire nous plonge dans une atmosphère noire avec plusieurs crimes perpétrés toujours sur des résidents du Familistère. Ainsi dans cette communauté où l'utopie sociale semble réalisée, de lourds secrets réapparaissent. Nous assistons à une enquête en huis clos.

Le contexte de l'année 1914 est aussi omniprésent avec les prémices de la guerre (assassinat de Jean Jaurès) et la haine entre Allemands et Alsaciens Les avancées sociales sont aussi mentionnées ainsi que la célébration du travail lors de la fête du 1er mai 1914.

Une bande dessinée historique sur un lieu peu connu avec toute son organisation interne. A découvrir !

Pour aller plus loin :

N'hésitez pas à aller visiter le site du Familistère de Guise !

Pour en savoir plus sur le scénariste, Régis Hautière, connectez vous sur son blog Aspirine. 

Gravure Vue d'ensemble du Familistère ou Palais social, Anonyme, 19ème siècle [domaine public]