Swing à Berlin de Christophe Lambert

Comment nait un roman ? A cette question, Christophe Lambert répond que les idées viennent à lui, il suffit d'ouvrir les yeux. 

Pour le roman historique Swing à Berlin, la trame du roman lui est venue lors d'une exposition à la Cité de la Villette en 2004 portant sur Le troisième Reich et la musique.

Au milieu de tous les documents d'époque, une partie de l'exposition s'intitule Le jazz sous le régime nazi : improbable vu l'antipathie des nazis pour cette musique et pourtant véridique. 

 

Le roman est librement inspiré de groupes de musiciens ayant réellement existés tels les Charlie and his orchestra, Les sept en or ou les Comedian Harmonists.

Par contre, Joseph Goebbels, ministre de la propagande ainsi que Hans et Sophie Scholl, étudiants appartenant au réseau La Rose blanche ont réellement existé.

Christophe Lambert s'est donc longuement documenté pour construire son intrigue.

Swing à Berlin est paru en 2012. 

 

 

Résumé - Impressions :

 

Berlin, 1936. Wilhelm Dussander, pianiste et compositeur, joue avec les six membres du groupe Musician Harmonists, un groupe de jazz. Le jazz est interdit à la radio mais pas encore dans les clubs. Soudain, les SS entrent dans la salle. Trois membres du groupe sont juifs. Ils paniquent. 

Berlin, 1942. Goebbels veut remonter le moral des troupes allemandes sur le front de l'est. Pour cela, il veut une musique fortement rythmée, dans un style typiquement germanique . Il faut recruter des jeunes gens capables de jouer cette musique et un professeur émérite. Le choix se porte sur Dussander comme directeur artistique, retiré dans son domaine depuis le début de la guerre et haïssant le régime nazi... 

 

Christophe Lambert avoue avoir progressivement posé cette problématique pour son roman : l'engagement artistique seul suffit-il à faire bouger les choses ?

Dussander, les garçons (Ruppert, Max, Thomas, Hermann), Elsa ressentent des dilemmes moraux et idéaux au fil de leur aventure musicale. Le simple fait de jouer de la musique n'est plus suffisant surtout lorsque cette musique est du jazz, une musique de noirs américians, de dégénérés, de sous-hommes pour le régime nazi. L'engagement, l'action, faire quelque chose devient alors impératif...

 

Face à ces choix cornéliens, le souffle de la jeunesse est très présent dans le roman. Les quatre garçons sont issus de milieux différents. Leur adolescence est remplie de discours de propagande et d'idéologie que certains ont rejeté ou non. Les premiers émois occupent aussi toutes les préoccupations. Mais le drame guette avec la présence d'Elsa, une gouvernante discrète et tourmentée qui va tous les replonger dans l'atrocité de cette guerre. 

 

Chacun, les garçons, Dussander, aura pris conscience de l'abomination du régime nazi et aura apporté sa touche personnelle pour le combattre. "Oui le monde finira bien par récolter ce que les Goldenen Vier et lui avaient semé, et ils avaient semé du bon grain". 

 

 

 

Pour aller plus loin : 

 

 

1945, le jazz libère l'Allemagne... pour la seconde fois/ Pascale Cohen-Avenel.- Cahiers du Mimmoc

 

 

 

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Affiche du film Le Chanteur de jazz (1927) [pas d'indication de copyright connu]