Peine maximale d'Anne Vantal 

Que sait-on d'une cour d'assises ? Qui juge t-elle ? Qui y siège ? Comment se déroule le procès ? Autant de questions que peu d'entre nous se sont posés.

Et pourtant, tout citoyen peut un jour être convoqué pour participer et délibérer à un procès d'assises.

L'auteur Anne Vantal s'est attachée dans Peine maximale (2010) a nous faire comprendre les enjeux d'un tel procès et d'une manière toute pédagogique sans aucun excès.


Née en 1956, Anne Vantal étudie le chinois, l'anglais et les lettres modernes. Elle enseigne ensuite le français et l'anglais à l'étranger avant de devenir critique littéraire pour le magazine Lire et journaliste pour la presse culturelle et scientifique.

Elle aborde aussi différents métiers dans l'édition avant d'écrire son premier roman pour la jeunesse en 2003.   


Résumé - impressions :


Une jeune fille arrive au tribunal accompagnée d'un homme en noir. Elle s'est habillée sobrement avec seulement une touche de couleur. Dans quelques instants, Léna va revoir Kolia, son frère aîné, qu'elle n'a pas vu depuis dix-huit mois. Kolia Assaiev, 20 ans, de père d'origine ukrainienne, est accusé de l'enlèvement d'un bébé de trois mois, Ugo. Sa soeur Léna est accusé de complicité. Leur vie a tous les deux va dépendre de ce procès d'assises. Concentration et vigilance seront prépondérantes sur le déroulement du procès. Mais Léna a l'impression que sa vie ne lui appartient déjà plus...


Dés le début du roman, le lecteur est plongé au coeur du procès d'assises avec la présentation des différents protagonistes de l'histoire. Nous découvrons ainsi les jurés qui ont été tirés au sort, les inculpés, le président du tribunal Sachs, les avocats... Pour chacun, nous savons leurs impressions, leurs incertitudes face au procès, leurs certitudes face aux inculpés. Certains nous apparaissent sympathiques comme Karine, jeune infirmière, qui se jure de ne pas oublier la présomption d'innocence ou antipathiques avec déjà un jugement alors que le procès n'a pas commencé. Au fil des jours, la complexité des faits se révèle et fait prendre conscience à chacun des conséquences que peut avoir la peine finale sur les inculpés et les victimes (ici les parents du petit Ugo) sur leurs vies entières.   

    

Nous suivons le déroulement du procès jusqu'à la délibération finale qui est traitée rapidement. On aurait aimé plus de débat et de cas de conscience avant d'appliquer une peine qui peut aller jusqu'à vingt ans de prison pour Kolia. Nous nous forgeons notre propre opinion et respirons à l'annonce du verdict. La justice a été rendue, comme se le dit en fois encore, Victor Sachs, président de la cour d'assises de Paris. 


Un roman avec un fort aspect documentaire mais très instructif et captivant à l'approche du verdict.  

 

 

Pour aller plus loin :

 

Pourquoi j'ai pas les yeux bleus

Un Eté outremer

Le Maître des vecteurs

Voie interdite

Villa des oliviers 

 

Pour en savoir plus sur la cour d'assises (Ministère de la Justice) et sur le déroulement d'un procès de cour d'assises (Service public) 

 

Photographie Entrée de la cour d'assises du palais de Justice, rue de Harlay (Paris)/ Coyau, octobre 2011 [Licence Creative commons]