Je préfère qu'ils me croient mort de Ahmed Kalouaz

"Le fleuve fait des détours, parce que personne ne lui montre le chemin".

Proverbe africain

 

Le football est devenu un sport planétaire et de nombreux jeunes rêvent de devenir le nouveau Zidane du ballon rond.

Dans les pays pauvres, les enfants jouent au foot avec des "bouts de ficelles", pieds nus et des cailloux pour délimiter les buts.   

Mais ce qui les fait rêver ce sont les stars du football qui ont percé. Elles sont devenues des icônes et gagnent des millions dans les clubs européens. Cependant, il faut être un prodige pour être repéré et espérer une carrière. 

 

Je préfère qu'ils me croient mort relate le parcours de ces jeunes voire très jeunes recrutés en Afrique par de faux agents. Paru en 2011, ce court roman reflète une réalité cruelle et cynique.

 

Ahmed Kalouaz est né en 1952 en Algérie. Il a écrit des textes pour le théâtre et des recueils de nouvelles avant de s'essayer aux romans jeunesse.    

 

Résumé - Impressions :

 

Kounandi, un jeune de Bamako (14 ans) joue au ballon avec ses amis dans la rue. Il rêve de devenir le nouveau aigle du Mali. Un jour, un homme "au costume bien tiré, portant des chaussures cirées tout juste sorties de leur boîte" sort une caméra pour les filmer. Il observe le jeu et leur dit qu'il voudrait rencontrer les familles de quelques enfants. L'homme se dit un agent italien venu recruter de futurs champions en Afrique. Mais avant d'envisager quoique ce soit la famille doit trouver 2 000 euros...

 

A l'ambition de devenir un grand footballeur, capable d'envoyer de l'argent à la famille restée au pays et d'être la fierté du village, va succèder le mépris, l'humiliation, la honte et des conditions de vie précaire en France. Les folles promesses n'auront été que mensonges face à des gens crédules acceptant de se séparer de leur enfant pour lui assurer un avenir meilleur.

Leur enfant va être réduit à un simple objet transitant entre les mains d'entraineurs peu scrupuleux. Heureusement, des instants de solidarité permettont à Kounandi de ne pas désespérer dans l'humanité et de garder espoir pour s'en sortir. Mais à la honte de n'avoir pas réussi, ils préfèrent tous laisser croire qu'ils sont morts, ne donnant aucune nouvelle et ne retournant jamais au pays.

 

Une fiction-documentaire sur une forme de nouvelle traite des noirs moderne qui désacralise le monde du foot par la voix d'un jeune garçon dont on brise le destin, écrit tout en finesse et retenu.

 

 

Pour aller plus loin :

 

Au galop sur les vagues 

La première fois, on pardonne

 

 

Photographie Enfants jouant au football - Pays Dogon Mali/ Jelle Jansen, 29 décembre 2007 [Creative commons]