La Guerre de Catherine de Claire Fauvel

La Guerre de Catherine/ Julia Billet, Claire Fauvel - Rue de Sèvres
La Guerre de Catherine/ Julia Billet, Claire Fauvel - Rue de Sèvres

La Guerre de Catherine est une adaptation en bande dessinée d'un roman éponyme de Julia Billet, paru en 2012. 

 

La trame du récit relaté est une histoire vraie, celle de Tamo Cohen, la mère de Julia Billet. Bien sûr certains faits ont été romancés et les noms modifiés. Néanmoins, l'école avant-gardiste, le changement d'identité et la passion pour la photographie sont véridiques. 

 

Claire Fauvel s'est emparée de cette histoire récemment, en 2017. Formée à l'Ecole Estienne comme illustratrice, puis à l'Ecole des Gobelins à Paris (cinéma d'animation), elle a choisi la bande dessinée pour pouvoir raconter ses propres histoires. 

 

 

Résumé - Impressions :

 

Rachel, une adolescente, est un train d'immortaliser des scènes de la vie quotidienne à la Maison des enfants de Sèvres. Elle repose son appareil photo, un Rolleiflex, dans sa chambre. Il lui a été offert par Pingouin, le mari de la directrice, qui lui a transmis sa passion. Cadrer l'image, regarder les éclairages, arrêter le temps, chercher la vérité tels sont les raisons de Rachel de photographier son quotidien. Puis elle retrouve ses amis Sarah et Jeannot pour déjeuner. Mais, en 1941, les lois anti-juives se multiplient, (le port de l'étoile jaune devient obligatoire) et bientôt la Maison des enfants de sèvres est visitée par les policiers. Sentant le risque d'être découvert, la directrice décide de donner une nouvelle identité aux enfants juifs et de les placer en sécurité en zone libre. Rachel Cohen devient alors Catherine Colin... 

 

Le voyage de Catherine est l'occasion de voir la vie quotidienne en France sous l'Occupation et le devenir des enfants juifs, séparés de leurs parents. Ainsi Catherine et la petite Alice, qu'elle aura sous sa responsabilité, seront recueillies par des religieuses, des fermiers, un orphelinat et par un maquis de la résistance. Les préoccupations principales sont de se nourrir, d'avoir des tickets de rationnement, de se loger. Tous ces gens de l'ombre accueilleront et recueilleront en leurs âmes et consciences des enfants juifs.

 

Cela n'empêche pas Catherine de vivre, de grandir et de rencontrer des gens passionnés de photographies : Pingouin, Etienne, un soldat allemand, la femme d'un photographe prisonnier en Allemagne. Aussitôt des liens se créent, la passion de l'art étant la plus forte. Catherine immortalisera ainsi son parcours, gardant une trace, une mémoire afin de ne pas oublier. Des photographies prises par Tamo figurent d'ailleurs à la fin de l'album. Une raison aussi de ne pas oublier qui elle est, sa véritable identité, de ne pas renier ses origines, ses parents, sa religion.   

 

Grâce à un dessin presque enfantin, Claire Fauvel nous donne des planches pleines de couleurs, lumineuses et reste toujours dans la suggestion : les peurs, les violences, les actions de résistances sont sous-entendues. Cette délicatesse sert l'album et son histoire pour rendre un hommage vif et touchant à tous ces courageux anonymes qui ont risqué leur vie pour sauver des enfants de la barbarie.     

 

 

Pour aller plus loin :

 

Une saison en Egype

 

Un site pour découvrir la Maison des enfants de Sèvres, créée par Yvonne Hagnauer (Goëland) et son mari Roger Hagnauer (Pingouin) en 1941. 

Un article Yvonne Hagnauer et la Maison d'enfants de Sèvres, paru dans la Revue d'histoire de l'enfance "irrégulière".