Conscience et environnement de Pierre Rabhi

Conscience et environnement : la symphonie de la vie regroupe des textes et des lettres écrits par Pierre Rabhi entre 1999 et 2004. Ils sont parus au sein de son association "Terre et humanisme".

D'accès facile, amenant à la réflexion, issu de son expérience, ses textes sont rassemblés en quatre grands thèmes fondamentaux pour l'homme : la terre nourricière, la vision économique de notre monde, la condition animale liée à l'alimentation et le changement des consciences.

Pierre Rabhi est né en 1938 dans une oasis en Algérie. De condition modeste, le jeune Pierre est confié à un couple qui se charge de son instruction. Le conflit de la guerre d'Algérie anticipe son départ pour Paris. Il trouve un emploi d'ouvrier mais à la vie urbaine, il préfère inventer son avenir en lien avec l'agriculture et part s'installer en Ardèche avec sa femme.

C'est le début de tout un travail de réflexion sur notre monde et d'initiatives alternatives en faveur des oasis ou vers une décroissance. 

Résumé - Impressions :

Difficile de résumer le contenu de ce recueil tant il foisonne d'idées, d'expériences et de rêves.

Sous forme de lettres, de réponses à ses lecteurs, avec une attention particulière accordée à chacun, Pierre Rabhi prend sa plume et nous livre ses réflexions, ses pensées sur le monde actuel et sur ses incohérences par rapport au respect de la vie.

Composé de quatre parties comme nous l'avons dit, le recueil aborde tout d'abord "la terre nourricière", celle qui permet la vie et qui offre son potentiel à l'homme. La terre est vivante et "l'homo technoscience" semble l'avoir oubliée. Il s'est aussi accaparé l'eau, cet élément universel, ce bien précieux indispensable à la vie. L'homme est constitué à 70% d'eau, le sait-il ?

Depuis des millénaires, la terre se cultive. Or elle est devenue une marchandise comme une autre, dont on extrait la "substantifique moelle" destinée au rendement, à l'industrie agro-alimentaire. L'homme doit se nourrir mais comment le fait-il ? Uniquement à des fins de survie ou en dégustant toutes les richesses des aliments ? Et une seule culture doit-elle dominer toutes les cultures aussi néfastes soit-elle ?       

Le second aspect est consacré à la guerre économique, au développement qui qualifie tous pays (pays développés, en voie de développement, émergents). Fondé sur l'industrialisation, le développement représente à lui seul la capacité du pays à se placer dans la compétition internationale. Or tout peuple a su s'adapter selon le climat et ses aptitudes. Existe t-il une alternative à la course au profit ? Le concept de sobriété volontaire est proposé par Pierre Rabhi pour que chacun s'autolimite dans son mode de vie. Le but est de voir l'émergence d'un nouveau système éthique, politique, écologique et stratégique. Seule une volonté collective pourra faire évoluer nos sociétés.

Autre volet, les scandales alimentaires et la condition animale dans nos sociétés (vache folle, poulets aux hormones, salmonelles,...) qui sont autant de conséquences des dérives du système agricole et agro-alimentaire. Le reveil des consciences, une production et une consommation locale, l'agroécologie dont sont issues "les oasis en tous lieux", sont les trois piliers d'une réorganisation alimentaire. L'homme se prend pour un démiurge, recherchant toujours les limites scientifiques pour assouvir son confort. Jusqu'où aller dans le progrès ? Les vaches sont devenues folles, cet adjectif pourrait aussi s'appliquer à l'homme irresponsable.

D'où viendra le Salut de l'homme ? De l'humain bien sûr mais le chemin est encore long entre les aspirations de l'homme et sa soumission quotidienne à son mode de vie moderne. Parmi les facteurs, le rôle des femmes, essentielles en Afrique, est à prendre en compte, le bénévolat est une des conditions élémentaires de toute société, la personne d'un certain âge et l'enfant sont aussi précieux l'un que l'autre et l'éducation se doit être prioritaire que cela soit à l'école et dans la famille.

Sortir des conditionnements pour enclencher une mutation où la nature aurait toute sa place. Le vivant a toute sa place dans notre monde. L'homme l'a perdu de vue. Des solutions nouvelles sont à expérimenter pour respecter la vie, avoir un autre rapport au monde et reconnaître l'humain. L'homme a son destin entre ses mains.