Je mourrai pas gibier de Guillaume Guéraud

Un dicton populaire : "Je suis chasseur ! Je mourrai pas gibier ! "

Le village de Mortagne possède 1 249 hab qui se répartissent entre la scierie et la viticulture. Ici, de père en fils, on nait scieur ou viticulteur. Mais les deux clans celui de la scierie et celui de la vigne sont incompatibles. Ils ne peuvent vivre ensemble.

Martial, l'anti-héros de ce roman noir appartient au clan des scieurs.

 

Paru en 2006, Je mourrai pas gibier suscite des critiques liées à la violence de l'histoire, chose assez inhabituelle en littérature jeunesse. Guillaume Guéraud s'en défend en disant qu'il n'écrit pas pour un public particulier. Il pense d'abord aux personnages, à l'histoire. Ce sont souvent des adolescents car l'adolescence est l'âge des extrêmes et le lecteur qu'il soit jeune ou adulte peut s'y identifier plus facilement.         

Guillaume Guéraud est né à Bordeaux en 1972. Il a vécu jusqu'à l'âge de 24 ans à Floirac sur la rive droite de la Garonne  dans la banlieue de Bordeaux. Après des études de journalisme, il décide d'écrire ses propres histoires. Il vit actuellement à Marseille.

Pour ce roman, il s'est inspiré entre autres du massacre final du film La Horde sauvage de Sam Peckinpah.    

 

Je mourrai pas gibier a été adapté en bande dessinée par Alfred aux Editions Delcourt en 2009.  

 

 

Résumé - Impressions :

 

Martial Costalamone vient d'être arrêté. Les flics sont arrivés après le massacre. Ils dénombrent cinq morts, deux personnes dans un état grave et un blessé  léger.

Le blessé léger est justement Martial qui en sautant par la fenêtre de la chambre du premier étage s'est déboîté le genou.

Le mariage de son frère finit dans le sang. L'arme utilisé est un fusil de chasse entre autres. Tous s'apprêtaient à passer une belle journée. Tous ceux de la scierie ont été invités sauf Terence, le "pleu-pleu" du village que Martial aurait bien voulu inviter. Alors Martial comprend vite que le gibier est peut-être déjà mort...

 

La folie meutrière d'un adolescent vue par lui-même. Un roman noir, violent où le récit et les dialogues s'enchaînent jusqu'à ce que le lecteur comprenne pourquoi ce massacre.

L'incompréhension, les différences, les discriminations, les habitudes d'un milieu, nous entraînent vers un drame humain où même Martial qui était en marge de son milieu ne peut échapper.

Il aurait dû quitter le village comme son copain Mongin mais il n'en a pas eu le temps. Reste à Martial à se reconstruire loin des siens, dans un autre univers fut-il carcéral.

 

Un fait divers qui serait certainement retenu par les médias et oublié aussitôt le lendemain.

 

 

Pour aller plus loin :

 

Cité Nique le ciel

Chassé-croisé

Les Chiens écrasés

Couscous clan

Arrête ton cinéma !

La brigade de l'oeil

Déroute sauvage

Sans la télé

 

 

 

Une interview du travail d'adaptation de Je mourrai pas gibier par Alfred 

 

Photographie d'une cartouche classique de 30 à 35 grammes qui contient 200 à 300 billes de plomb, Lamiot, 1999